Rencontre avec Justin Wong

QUAND?

Vendredi 31 mai

A QUELLE HEURE?

De 18h30 à 19h30

OU?

A la librairie Parenthèses

Soudainement renvoyé de son emploi, Butt, trentenaire vivant à Hong-Kong, réexamine une à une toutes ses habitudes, toutes ses valeurs. Jusqu’à se confronter à cette idée vertigineuse : et si travailler, après tout, cessait d’être l’horizon de nos vies ?

Butt met en place un solide programme d’inactivité et de questions existentielles. Je préférerais ne pas est son journal de bord.

Quinze ans qu’il se sent enchaîné à un bureau, voilà qu’il va enfin pouvoir faire la grasse mat’, « ne rien glander comme un ouf », « se balader comme un ouf », « faire du sport comme un ouf »… chercher un job comme un ouf ? Non, car c’est toute la question posée par « Je préférerais ne pas », le travail doit-il être une fin en soi, et le moteur de notre vie ?

Pour trouver des éléments de réponse, notre héros explorera plusieurs formes d’occupations. D’abord, être en « nonemploi », est-ce être oisif ? Pour occuper ses journées, Butt alterne entre périodes de paresse et activités saugrenues. 

Le voyage lui réussit moyennement, aussi le retrouve-t-on réalisateur de films de fourmis, cosplayer du quotidien, et même ingénieur urbaniste ! Avec beaucoup d’autodérision, Butt procrastine à temps plein. Et cette langueur imposée lui permet parfois de faire de grandes découvertes, comme celle de son système pileux, ou de l’utilité des raccourcis clavier dans la vie.

Quant à Justin Wong, l’auteur de cette épopée intérieure humoristique, il saisit l’occasion pour aborder l’un des grands enjeux actuels. Alors que l’intelligence artificielle et l’automatisation risquent de jeter des centaines de milliers de personnes au chômage, et si la société cessait d’évaluer les citoyens en fonction de leur emploi ?

Dans un style très infographique, et à grand renfort de mini-cases, le personnage de Justin Wong balance entre tentation d’oisiveté et sentiment d’inutilité. L’auteur oblige d’ailleurs ses lecteurs à ralentir le rythme aussi, en changeant fréquemment le sens de lecture de ses doubles-pages. L’œil est obligé de se réadapter à chaque page tournée, trompant ainsi un éventuel ennui à lire l’histoire de quelqu’un qui ne fait… rien ?

Né en 1974, Justin Wong a suivi les beaux-arts à Hong Kong, puis est parti vivre à Londres où il s’est formé aux médias électroniques interactifs. Il publie des bandes dessinées depuis 2010 et réalise des installations ainsi que des illustrations. Il est notamment l’auteur d’une chronique politique en images dans le quotidien hongkongais en langue chinoise Ming Pao Daily. Directeur artistique du collectif de créateurs Writing Machine, il donne aussi des conférences à l’Académie des Arts visuels de l’Université Baptiste de Hong Kong. « Je préférerais ne pas » est sa première bande dessinée traduite et publiée en français.