Rencontre avec Yan Lan
De 18h30 à 19h30
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A la librairie Parenthèses
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Yan Lan dresse une grande fresque chinoise, tant familiale qu’historique, de la Révolution culturelle à nos jours.
En France, de manière imagée, populaire et légèrement désuète, on dirait de Yan Lan qu’elle est « de la haute ».
Yan Lan est chinoise, née à Pékin en 1957. Ses parents, diplomates, appartiennent alors à la nouvelle caste dirigeante née de la victoire des communistes en 1949.
Yan Lan a grandi dans la proximité des hommes les plus puissants de la Chine, de Zhou Enlai à Deng Xiaoping… Son grand-père, d’abord compagnon de route du nationaliste Chiang Kai-Shek, épouse la cause communiste et sera agent secret pendant la Seconde Guerre mondiale. Son père, Yan Mingfu, diplomate, interprète personnel de Mao pour le russe, est le seul témoin vivant des discussions entre Mao et les dirigeants soviétiques.
Mais la Révolution culturelle fait basculer la vie des Yan. Lan a neuf ans quand, un soir, les Gardes rouges font irruption dans l’appartement familial. Son grand-père est jeté en prison et meurt sept mois plus tard. Son père croupira dans une cellule pendant sept ans et demi. Sa mère, Wu Keliang, diplomate, accusée d’être issue d’une famille de contre-révolutionnaires, est reléguée dans un camp de rééducation par le travail où elle passera cinq ans avec sa fille. En retraçant la vie des siens, Yan Lan fait revivre un siècle d’histoire chinoise, du dernier empereur à aujourd’hui, en passant par la Révolution culturelle où vient se fracasser son enfance. Comme rarement, le lecteur pénètre les arcanes d’un système devenu fou qui décimera une grande partie de l’élite intellectuelle, économique et politique du pays. Pourtant la Chine s’est relevée, et l’histoire des Yan après la mort de Mao est celle du réveil chinois.
La petite fille broyée par la Révolution culturelle est devenue l’une des femmes d’affaires les plus actives de son pays. La saga des Yan se poursuit, en écho avec les évolutions de la Chine contemporaine. Issue d’une grande famille communiste, elle est doctorante en droit international et dirige depuis 2011 la banque Lazard pour Pékin, Hong Kong et Taïwan.